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Après ce week-end de l’Ascension, où Jésus est monté
au ciel dans une nuée ardente, je voulais parler d’un problème
que tout le monde a l’air d’ignorer : l’ascenseur. Et sans vouloir
la jouer Nostradamus, je tiens à vous prévenir : un jour l’ascenseur
viendra vous casser les couilles autant que l’ascension vous libère
de quelques jours de taf.
Les buildings, ouais c’est joli, ça gratte le ciel… Mais à
moins d’être ce gros singe de King Kong ou un spiderman en puissance,
on est obligé de passer par l’épisode rébarbatif de
l’attente en ascenseur. Jeune ou vieux, riche ou pauvre, homme ou femme…
la plupart du temps c’est une putain d’attente latente qui te latte.
Pour tous ceux qui se remémorent les fameuses scènes de film
de cul où tu te retrouves coincé avec une bombe blonde si t’es
un mec, et avec un moustachu tatoué jusqu'à la bite si tu es une
bombe blonde, eh ben ceci n’arrive jamais. En effet on rencontre ce genre
de personne que sur un plateau de film de cul et non dans un ascenseur. Les
productions de ce genre sont basées en cave ou en nature !
Alors à la limite, il faut devenir un cameraman spécialisé
dans les gros plans de membres en translation perpétuelle.
Ce vieux fantasme peut agrémenter une montée ou deux… Il
a au moins ce mérite. Car le phénomène de la panne n’arrive
que très rarement, et il faut un putain de coup de chance pour tomber
sur une bonasse, et encore plus pour être juste deux. De la à ce
qu’elle te bouffe la braguette et ce qu’il y a dedans… Amis
des légendes urbaines… en voila une bonne.
C’est comme le coup de l’infirmière. Je dis pas que c’est
impossible. A la limite prendre un ascenseur dans un hôpital double les
chances.
Mais il est impensable et relou de penser toujours à ces quelques films
à chaque trip en ascenseur.
Il y a vraiment que Charlie qui s’éclate dans son ascenseur de
verre !
Une solution peut être effectivement la paroi transparente du véhicule.
Et là tu peux contempler les autres gens qui vont prendre l’ascenseur,
ou la rue et son fourmillement… C’est d’ailleurs les rares
moments ou on a quelque chose à voir. Sinon, on se tape un mur encore
plus laid que la plus laide de tes copines.
Autre solution, la délinquance en ascenseur qui consiste à dégrader
ledit mur laid pour le rendre encore plus laid. On a tous fait ça et
ça amuse un temps…
A condition d’être seul. Car on se fait moins chier seul. On peut
faire des étirements, des pompes… le problème c’est
si pendant l’opération, un passant décide d’emprunter
ton véhicule. Et la, même sportif et en survêtement ou dans
n’importe quelle tenue, t’as l’air con.
Le problème de l’ascenseur reste que c’est un transport en
commun. On s’expose au public et le public s’y expose, donc pas
moyen de faire ce qu’on veut. De plus on est parfois observé par
l’œil de la camera. Et ça tu le sais pas toujours ! Il faut
donc adopter le principe de précaution. Si tu as pensé masturbation,
souviens-toi de ceci ! Et dis-toi aussi que plus t’y vas fort et plus
tu risque de perturber le système translationnel de la machine.
Alors tu arrives, tu appuies sur le bouton et t’attends une durée
toujours aléatoire. Ca peut aller de l’immédiat à
une bonne poignée de minutes. Ensuite, tu passes la commande de l’étage.
L’avantage c’est qu’on est toujours bien servi, enfin pour
l’étage car pour la populace dans laquelle on baigne, pas toujours.
Je vais passer le problème épineux des pets en ascenseur…
pour dire qu’il y a vraiment qu’un connard de chanteur de variet’
française pour dire qu’il voudrait que des secondes soient des
heures. Calogero, je te chie dans la bouche en passant et ça te ressort
par le pif.
Dans mon immeuble, il y a une chaise alors on se fait chier assis.
Solution de facilité : le son dans les oreilles. Tu te passes un bon son
et tu kiffes debout. Parce que l’expression musique d’ascenseur n’est
pas vaine. En effet, le temps de s’habituer et c’est déjà
fini. Quand on s’habitue… Alors en plus je te raconte pas si c’est
Calogero !
Ici a babylone made in Asia*, 40 étages c’est la moyenne. Alors
il suffit que tu aies plein de personnes qui descendent avant et t’es
CHO Co LAT. Le désavantage, c’est que tu n’as pas le temps
de lire un bouquin. On s’y fait chier, pas très longtemps, pas
tout le temps, mais ça reste du temps et c’est assez souvent.
Alors nique sa mère les constructeurs en hauteur. Y a quand même
un truc réjouissant, c’est que plus tu es riche, plus tu es haut
et plus tu te fais chier.
Ou sauf si tu es un riche moustachu tatoué jusqu'à la bite, là
tu as la blonde qui va avec.
Un pote a pensé a la solution suivante : Quand tu rentres dans la boite,
tu choisis un clip et le temps de montée est calculé en fonction
du temps du clip. On a pensé ouvrir un bistrot avec grignotage et apéro
mais c’est pas demain la veille. Même bourré, on s’amuse
pas là dedans.
Je me dis que mon pote qui habite au septième sans ascenseur a Panam,
il en sue mais au moins il ne s’ennuie pas. Les fainéants ne sont
pas récompensés. La dernière fois, je me suis tapé
les 22 étages de mon habitation à pied avec du RZA dans les oreilles
mais c’est pas la meilleure solution quotidiennement parlant.
Alors après avoir tourné autour du pot pour trouver une solution
à ce foutu problème, j’en appelle aux salooneurs pour un
débat des plus cruciaux. Comment niquer le temps en ascenseur ?
On a essayé toutes les drogues, matté tous les décollettes,
on s’est coltiné tous les types d’accompagnateurs et 9 fois
sur 10 c’est pô bien.
Il va falloir passer de plus en plus de temps dans ces foutus transports. La
science va maintenant jusqu'à créer des ascenseurs qui circulent
verticalement et latéralement, des tours de plus en plus grandes se construisent…
mais cela ne fait que amplifier le problème.
Les gamins de NY ont détourné le truc en créant une roulette
russe ascenseur en se positionnant dessus. Dernier étage : perdu. Tu
as alors la chance de voir ta vie défiler a chaque montée mais
la solution reste radicale.
Si au moins c’était fumeur, ceux-ci pourraient s’en griller
une. Mais même eux qui ont une bonne pseudo solution pour les moments
de relâchement ne peuvent pas utiliser leur botte secrète.
Trop court pour s’occuper et trop long pour se mettre en place, on est
des millions a en faire les frais chaque jour. Loin le temps où je croyais
que OTIS voulait dire appeler en anglais et ou je le mettais dans mes copies.
Maintenant je sais que c’est une multinationale des plus sournoises. J’ai
donc pris ma plume dans le coin d’un ascenseur pour me plaindre comme
tout bon français et en faire tout un plat, patriote que je suis sur
un sujet sans importance. Loin des bistrots, je n’en oublie pas ces conversations
longues et vaines que nous aimons tant et qui coulent dans mes veines.
* Fesch vit à Canton